Dans le cadre de son habilitation par le Département de l’Isère, l’Association PRÉVenIR participe à la prévention des décrochages et ruptures vis-à-vis de la famille, de la scolarité, de la vie professionnelle et affective qui caractérisent ces publics et multiplient les risques d’errance, de solitude, de maltraitance, de soumission aux pressions du groupe. A l’égard de ces publics en rupture, les éducateurs de Prévention Spécialisée proposent et assurent un accompagnement éducatif individuel et collectif. La démarche préventive se déploie au cœur de tensions multiples qui impliquent des jeunes, que ces derniers en soient les auteurs ou les victimes. A l’égard de ces publics, les éducateurs de Prévention Spécialisée interviennent en direction du jeune ou du groupe de jeunes et de l’environnement familial et social. Ce travail impose l’exercice d’une présence quotidienne dans les quartiers et une disponibilité auprès des structures d’accueil scolaires, sociales et de loisirs.

Ces réponses s’inscrivent dans un principe de partenariat, pierre angulaire de la démarche de Prévention Spécialisée, inscrit dans les textes de l’Arrêté du 4 juillet 1972, sous le vocable de « collaboration ». PRÉVenIR veille à prendre en compte de façon collaborative les personnes (habitants, acteurs non-institutionnels) concernées et impliquées lors de l’élaboration des projets d’actions éducatives. Pour autant, l’intervention de la Prévention Spécialisée s’inscrit dans un territoire donné et s’articulent avec d’autres actions menées dans le cadre des politiques publiques (protection de l’enfance, prévention de la délinquance, politiques éducatives locales et d’insertion…). La participation de la prévention spécialisée aux dispositifs ou aux instances qui en découlent localement apparaît alors comme nécessaire et indispensable. La participation de la Prévention Spécialisée aux politiques transversales, la place dans un réseau partenarial où chacun doit tenir sa mission, connaître et respecter celle des autres.

« La Prévention Spécialisée se définit comme une réponse à une demande plus ou moins implicite exprimée par un milieu. Elle s’apprécie à l’aide de caractéristiques dont les unes sont objectivables par des données sociologiques (caractéristiques externes) et les autres doivent être évaluées par des enquêtes sur place (caractéristiques internes à chaque expérience de prévention, moyens en personnel, type d’activité, moyens pour les réaliser). »[1] En ce sens, PRÉVenIR s’engage dans un travail de proximité avec les élus des territoires d’intervention, afin de contribuer à une lecture plus juste des besoins exprimés par les personnes en contacts ou accompagnées tout en respectant notre rattachement aux missions de l’aide sociale à l’enfance, qui nous lient aux dispositions du code de l’action sociale et des familles, relatives au secret professionnel.

Afin de garantir la mise en œuvre de nos missions et la solidité du lien de confiance qui peut s’établir avec le public accompagné, les équipes éducatives s’appuient sur les principes méthodologiques intangibles qui fondent la spécificité de la prévention spécialisée.

  • L’absence de mandat nominatif et l’un de ces principes fondamentaux dont découlent les autres. Il exprime la nécessité de n’être mandaté par aucune décision de prise en charge émanant d’une autorité administrative ou judiciaire. Ce principe implique de recueillir l’adhésion de la personne avant d’envisager de travailler ensemble.
  • La libre adhésion du public, une relation librement choisie. Chacun est libre d’adhérer, d’ignorer ou de refuser la relation éducative proposée par l’éducateur. Ce principe exprime la démarche « d’aller vers » en respectant le temps nécessaire à l’établissement d’une relation.
  • Le respect de l’anonymat (une action qui exige discrétion et confidentialité) assure au public qu’il n’y a aucune représentation personnalisée, tel qu’un dossier, à leur égard. Ce principe découle directement des deux autres : l’usager ayant la maîtrise du maintien ou non de la relation, l’anonymat lui offre une garantie supplémentaire.
  • La non-institutionnalisation des pratiques, un nécessaire maillage des institutions. La Prévention Spécialisée peut être amenée à créer des réponses inexistantes dans le quartier où elle exerce. Elle doit donc pouvoir s’adapter aux évolutions des difficultés d’un quartier et par la même éviter la fixité et la rigidité d’un cadre institutionnel établi. Si l’action se révèle pertinente et doit perdurer car il s’avère qu’elle a répondu aux besoins préalablement constatés, un passage de relais avec d’autres institutions, d’autres partenaires de quartier sera à établir.
  • Le travail en équipe pluridisciplinaire et le partenariat. Ce principe s’inscrit dans le cadre des missions de la Prévention Spécialisée dans la mesure où il n’est pas possible pour les éducateurs d’agir seuls. Ils se doivent de travailler en réseau et en complémentarité avec d’autres intervenants sociaux, d’autres professionnels.

[1] BO Arrêté du 4 juillet 1972 relatif aux clubs et équipes de prévention p.24